D’une manière générale, les personnes que vous rencontrez vont rapidement vous oublier, parce qu’elles n’ont pas attaché d’importance à cet événement et/ou parce que vous n’êtes pas assez mémorable. Être inoubliable est essentiel pour un entrepreneur, un commercial ou un candidat, on vous financera volontiers ou on achètera vos produits, ou on vous recrutera si déjà on se souvient que vous existez. Faire une forte impression est essentiel à votre succès. En suivant ces techniques, vous pouvez être sûr de devenir mémorable.
1 – Identifier un point commun
C’est une vieille pratique utilisée par les vendeurs, si vous voulez créer une certaine proximité avec un interlocuteur vous devez très rapidement trouver un point commun que vous partagez avec lui. Il va vous faire confiance car vous avez vécu ou vivez quelque chose qui lui est familier : la même ville, la même école, le même hobby… C’est du basique, la confiance et le ressenti agréable, trop souvent oubliés, facilitent le travail sélectif de la mémoire qui fait en sorte que l’on se souvient de vous.
2 – Piquer la curiosité immédiatement
Pour être mémorable, la meilleure façon c’est de le faire à travers un bon storytelling. Le storytelling peut se traduire par « raconter des histoires », rien de nouveau, depuis la nuit des temps cette technique est utilisée. Plutôt que de vous présentez d’une manière factuelle, jouez sur les émotions et racontez une histoire, en vous basant sur vos valeurs, actionnez le levier des émotions et vous créerez une relation forte et durable, mais assurez-vous d’avoir une chute, comme une blague ou une morale. Si vous n’êtes pas à l’aise avec le storytelling, au moins inspirez-vous en. Lorsque vous vous présentez, vous avez l’opportunité de marquer l’esprit de votre interlocuteur dans les 10 premières secondes. Au lieu d’indiquer que vous êtes patron d’une agence de communication, ce qui s’avère assez banal, vous attirerez plus facilement l’attention en déclarant que vous aidez les entreprises à devenir célèbre, ou bien si vous travaillez dans une banque que votre métier consiste à enrichir les autres. Dans tous les cas trouvez un moyen de piquer la curiosité afin que l’on vous demande de développer. En général de faire part de votre conception originale même d’un métier conventionnel suffit à vous rendre mémorable.
3 – Développer un style et une signature
Pour être inoubliable, mieux vaut ne pas tricher, ne cherchez pas à vous faire remarquer à tout prix en jouant un rôle. En général cela sonne faux. Pour faire la différence optez pour la clarté et affichez vos valeurs. On se souvient toujours de celle ou celui qui incarne des valeurs et les assument dans son comportement. Parfois aussi, la façon dont vous vous habillez, que vous soyez une femme ou un homme, peut vous aider à frapper votre interlocuteur. Bien sûr, il faut que ce signe distinctif vous soit naturel, dans l’uniformité des tenues de certains métiers il vous est possible de trouver une différence surtout si vous cassez la tradition sans pour autant inquiéter. Steve Jobs fut un maître en la matière. On se souvient plus facilement d’un banquier qui porte une veste rouge que de celui qui s’habille comme tous les banquiers. Certes cela ne suffit pas, mais la forme compte autant que le fond pour imprimer une image inoubliable. C’est tout l’art d’appartenir à un groupe tout en gardant votre particularité. Vous serez inoubliable si vous parvenez à être unique sans passer pour autant pour un hurluberlu.
4 – Poser beaucoup de questions
Cela relève aussi du basique, d’abord si vous posez des questions c’est que vous vous intéressez à votre interlocuteur, et comme d’une manière générale l’être humain aime parler de lui vous allez être remarqué, à plus forte raison si vos questions par leur pertinence lui donnent l’opportunité de se valoriser en répondant. C’est vieux comme le monde, pour être intéressant, soyez intéressé. Paradoxalement dans ce cas, moins l’autre en sait sur vous, plus il va se rappeler de votre rencontre car il s’est senti apprécié et compris. Vous devez aussi maîtriser l’art de poser des questions, qu’elle soit ouverte (elle exige plus qu’un simple oui ou non) ou d’éclaircissement, (elle témoigne de votre écoute et permet à l’autre de mieux s’exprimer). Socrate l’a mis en évidence : on mesure dans quelle mesure vous êtes intelligent en fonction des questions que vous posez.
5 – Trouver un moyen de rester en contact
Si on ne se souvient pas de vous, c’est peut-être aussi parce vous ne donnez pas assez d’occasions. On oublie facilement quelqu’un rencontré une seule fois à plus forte raison si ce fut bref. Pour transformer une rencontre rapide en une relation durable, vous devez trouver un moyen de poursuivre votre échange : noter les coordonnées et identifier le ou les sujets qui justifieraient un suivi, (l’envoi d’un article qui intéresse votre interlocuteur, des félicitations sur les résultats de son entreprise, une invitation à une conférence…). Plus on reçoit une info de vous, plus cette info répète votre style et votre signature (la répétition est le principe de base de la publicité), plus on va se souvenir de vous.
Pourquoi cette tradition -qui consiste à insister autant sur les points négatifs- est-elle si ancrée dans notre culture, dans notre pays ? Le monde entier parle des français comme d’un peuple qui a mille qualités mais qui a aussi quelques gros défauts : une tendance prégnante à l’arrogance et à la critique.
Rien d’étonnant à ce que ce sens aigu de la critique, qui manifestement semble nous caractériser, se retrouve souvent dans l’entreprise et notamment dans la posture managériale qui s’aligne en toute logique sur celle qu’insuffle la Direction.
Dire ce qui ne va pas, insister sur les failles, les carences, les manquements… Prôner les « ça ne va pas du tout », les « c’est pas terrible », les « insatisfaisants », est-ce vraiment de cette façon qu’on fait évoluer favorablement l’individu et au-delà de l’individu, l’entreprise ?
Rien n’est moins sûr.
Depuis bien longtemps, on sait pertinemment qu’il n’y a pas de meilleur moyen pour faire progresser quelqu’un que de l’encourager et l’encouragement passe souvent par une mise en avant des points positifs plutôt que de souligner exagérément les défauts.
Repensons à cette expérience qui avait été menée aux États-Unis, il y a plus de 30 ans, déjà, dans une école : on avait introduit dans une classe spéciale composée exclusivement d’enfants dotés d’un quotient intellectuel particulièrement élevé, autrement dit des « surdoués », deux enfants dont le QI était dans la moyenne. On les avait mélangés aux autres en leur disant qu’ils étaient surdoués et que cela justifiait pleinement leur place dans ce groupe.
Deux ans après, on faisait le constat suivant : leurs facultés s’étaient très largement décuplées, avec un quotient intellectuel dépassant parfois celui de leurs jeunes camarades ! En leur faisant croire qu’ils étaient surdoués, on en avait fait des surdoués !
Les adultes, comme les enfants obéissent à ce principe simple qui consiste à progresser plus vite lorsqu’on agit avec eux en leur offrant du « renforcement positif », à savoir en les félicitant sur ce qu’ils font de bien, plutôt qu’en leur assénant des critiques, quand bien même les dites critiques seraient hypocritement qualifiées « d’axes d’amélioration » !
Goethe le savait depuis longtemps qui revendiquait le comportement suivant « Traitez les gens comme s’ils étaient ce qu’ils pourraient être et vous les aiderez à devenir ce qu’ils sont capables d’être ».
Pendant plusieurs années, j’ai animé des séminaires destinés à des cadres et des dirigeants en repositionnement professionnel en m’appuyant sur une méthode canadienne (les canadiens sont particulièrement habiles et précurseurs dans leurs approches) qui consistait à être constamment dans le renforcement positif avec les participants. Il était strictement interdit de faire le moindre reproche, la moindre critique négative ! Cette méthode faisait des miracles ! Certains cadres étaient en recherche d’emploi depuis des mois voire des années, et trouvaient un emploi à la hauteur de leurs ambitions en quelques semaines ! Non, pas de magie noire. Juste leur redonner confiance, une confiance en soi qui peut vite être perdue face aux aléas de la vie professionnelle.
Et chacun le sait : plus on tombe de haut, plus on se fait mal, et plus on a du mal à remonter la pente !
Ce « renforcement positif » constant leur redonnait des ailes et leur permettait de redémarrer avec une énergie nouvelle, comme un véhicule dont le réservoir d’essence est quasiment vide, à la limite de la panne et qui vient de faire le plein !
Je me souviens de la formation spécifique que j’avais suivie pour être habilité à animer ce type de prestations et de la difficulté évidente rencontrée par beaucoup d’animateurs en formation qui avaient du mal à sortir de ce réflexe involontaire qui nous habite tous et toutes et nous conduit spontanément à critiquer, à dire « ce n’est pas comme ça qu’il faut faire… ». C’est véritablement une gymnastique contraignante mais ô combien efficace et réconfortante, quand, au final, on voit les autres progresser et parfois faire des pas de géants.
Il y a véritablement une nécessité à faire évoluer les mentalités en France (dans d’autres pays aussi, rassurez-vous !) et cela commence par les Directions d’entreprise mais également par l’ensemble de la ligne managériale. Vous voulez obtenir de meilleurs résultats ? Plus de productions ? Plus de chiffre d’affaires ? Encouragez, plutôt que de critiquer !
Cela constituera véritablement une marque de reconnaissance, moteur de toute motivation au travail.
Il ne s’agit pas pour autant de vivre dans un monde de « Bisounours » pour employer l’expression consacrée, mais de savoir partir plus souvent des qualités, des réussites, des bons résultats que d’appuyer systématiquement là où ça fait mal !
Regardez sur les forums de discussion et de partage français ! Les trois quarts d’entre eux sont truffés de commentaires négatifs. On a pour habitude de souligner ce qui ne va pas, beaucoup moins de reconnaître la qualité. Quand ça va bien, on ne le dit pas forcément ! C’est malheureusement ce que font trop souvent les managers dans l’hexagone.
Heureusement, même si nous sommes quelque peu emprisonnés par une façon de faire ancrée dans notre culture depuis des siècles, rien ne nous empêche de modifier individuellement nos comportements afin d’offrir aux autres ce qu’on aimerait qu’ils nous offrent !
Autrement dit, rien ne nous oblige à critiquer à tout venant pour avoir l’air « un peu plus intelligent » !
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